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TERRE DE DEMAIN
14 décembre 2022

"LA FAST FASHION DE SECONDE MAIN EST-ELLE VRAIMENT ÉCOLO?"

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Depuis mardi 22 novembre, la plateforme de seconde main Vestiaire Collective a pris une décision drastique : refuser et supprimer l'achat et la vente de vêtements issus de la fast-fashion pour ne pas encourager ce type de consommation et inciter à se tourner vers des vêtements d'occasion davantage écoresponsables.

La fast fashion de seconde main est-elle vraiment écolo ? Une question qui fait débat alors que de plus en plus de modèles d’économie circulaire pointent du doigt la surproduction et la surconsommation induites par la mode rapide. À l’approche du Black Friday, grand-messe de la consommation, un acteur majeur de la seconde main prend une décision radicale, rompant ses liens avec la fast fashion.

On les a souvent opposés, arguant que la seconde main supplanterait un jour la fast fashion, puis nombre d’observateurs et d’experts ont tiré la sonnette d’alarme, faisant remarquer que la mode rapide pouvait amplement bénéficier de ces nouveaux usages initialement destinés à réduire le gaspillage et les déchets en allongeant la durée de vie des vêtements. Alors que la surproduction et la surconsommation sont aujourd’hui dans le viseur des acteurs de la mode engagés dans une démarche éco-responsable, la seconde main pourrait (déjà) entamer sa mue, ou tout du moins remédier à certaines pratiques.

Nombreuses sont les études qui ont montré que les utilisateurs et utilisatrices des plateformes d’occasion revendaient en seconde main pour accroître leur pouvoir d’achat sur le marché du neuf, tandis que les générations les plus jeunes pouvaient y voir un moyen d’acheter en plus grande quantité des articles pas chers, sans se soucier de la taille, de la coupe, ou autre, du fait de la possibilité de les revendre facilement.

Une problématique qui, associée à la surproduction induite par la fast fashion, prisée par ces mêmes jeunes générations, est aujourd’hui pointée du doigt par nombre d’acteurs de la mode durable, et que les principaux intéressés s’attachent à prendre à bras-le-corps. Autrement dit, il s’agit de répondre à une critique désormais récurrente qui estime que la seconde main participe aux achats frénétiques d’articles de mode provenant de la fast fashion.

Une rupture avec la fast fashion

Vestiaire Collective est le premier acteur de la seconde main à s’engager pour un avenir toujours plus durable. Dans le cadre du Black Friday, opération promotionnelle d’envergure, la plateforme de revente d’articles de mode et d’accessoires haut de gamme a annoncé son intention de bannir les marques de fast fashion de sa boutique en ligne, justifiant sa décision par le fait que “le plus gros challenge de l’industrie de la mode” concerne “les déchets de la fast fashion”. L’objectif ? Faire en sorte de réduire significativement le poids de la mode rapide sur l’environnement.

À la clé ? Des chiffres qui témoignent de la propension des consommateurs et consommatrices à acheter toujours plus d’articles de qualité moindre sans forcément les porter, avant d’être tout simplement jetés. Vestiaire Collective précise que trois articles de fast fashion sur cinq finissent à la décharge, pour finalement atterrir sur le continent africain. Un constat que la plateforme ne souhaite pas voir perdurer, prenant la décision radicale de rompre avec les marques concernées. Le tout porté par le hashtag #saynotofastfashion, qui vient accompagner les vidéos postées sur ses réseaux sociaux.

Cette entreprise ne devrait pas se faire en un jour, comme l’a expliqué Vestiaire Collective à FashionUnited. Il s’agirait pour la plateforme de seconde main de bannir une première liste de marques de fast fashion, parmi lesquelles Shein, Asos, Boohoo, Missguided, Nasty Gal, Pretty Little Things, ou encore Topshop, entre autres, qui sera complétée dans un second temps. Et effectivement, il n’est plus possible de trouver les articles des marques précitées sur la plateforme, contrairement à d’autres, dont H&M et Zara, qui sont – pour le moment – toujours répertoriées.


Lutter contre la surproduction

On l’a compris, cette initiative vise à réduire la quantité de déchets induite par la fast fashion. Un challenge que certaines et certains abonnés Instagram de la plateforme ne semblent pas forcément comprendre, estimant que la seconde main permet justement de faire en sorte d’allonger la durée de vie desdits vêtements. Chose vraie, à condition de ne pas acheter toujours plus de vêtements sous prétexte de les revendre facilement, répondent d’autres followers.

Une poignée semble néanmoins tomber des nues, découvrant que le site de revente positionné créateurs et luxe proposait (aussi) de la fast fashion, mais globalement l’annonce a été bien accueillie. Reste à voir si cela va générer d’autres initiatives du genre ; chose qui pourrait mettre au ban nombre d’acteurs de la fast fashion, et faire émerger de nouveaux questionnements et problématiques.

En 2021, un rapport présenté par Thredup considérait que le marché mondial de l’occasion, alors estimé à 36 milliards de dollars, devait au moins doubler au cours des cinq prochaines années, pour atteindre 77 milliards de dollars. Acteur majeur de la seconde main, la plateforme a elle aussi initié une campagne contre la fast fashion cet été, lançant une hotline aux États-Unis pour aider les plus jeunes générations à en finir avec la mode rapide.

https://positivr.fr/vestiaire-collective-bannit-les-marques-de-fast-fashion-de-sa-plateforme/

 

 

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